Dans le cadre de la journée mondiale des oiseaux migrateurs, la SCO organisait samedi dernier, 10
octobre 2020, une sortie dédiée à l'observation des limicoles et autres voyageurs ailés.

A cette occasion, en plus des pluviers fauves, barges rousses et tournepierres à collier, les
participants à cette sortie ont pu observer une espèce rare sur notre caillou : la Glaréole isabelle (Stiltia isabella),
dont la présence de quatre individus a été découverte quelques jours plus tôt sur le site. Il s'agit de la
troisième mention de cette espèce connue de la SCO pour la Nouvelle-Calédonie et de la seconde
observation réalisée à Pouembout.

Figurant sur le second complément à la liste des oiseaux de Nouvelle-Calédonie de Nicolas Barré suite à
une observation de 2 individus réalisée en juillet 2004 à Arama (Poum), cette espèce a ensuite été revue et
photographiée en juillet 2018 par Olivier Le Marrec, agriculteur et membre de la SCO de Pouembout, dans
le labour d'un champ en préparation à Tipenga (Pouembout). Au début de ce mois d'octobre 2020, c'est
Liliane Guisgant et Danièle d'Anglebermes, membres de la SCO, qui rapportent la présence de 4
individus, 2 adultes et 2 jeunes encore nourris par les adultes, sur les tannes du Creek Salé à
Pouembout.

La Glaréole isabelle est une espèce de limicole qui vit habituellement dans les zones arides du nord
et de l'est australien. En hiver, elle migre vers le Nord du Queensland, le Territoire du Nord (terre
d'Arnhem), en Nouvelle-Guinée et en Indonésie.
Elle fréquente plutôt les sols nuls et les sols de terre noire avec une faible strate herbacés. Il est d’ailleurs difficile, du fait de sa couleur cannelle, de la repérer sur les prairies sèches herbeuses. On peut aussi la
rencontrer dans les champs récoltés (riz en Australie), ou les labours. Elles se nourrissent d’insectes
en becquant leurs proies au sol ou en les poursuivant en vol.

Les quatre Glaréoles isabelle observés au Creek Salé fréquentent les tannes et prairies rases à
proximité de cultures de maïs.


L'observation d'actions de nourrissage des jeunes est un indice d'une nidification locale de la Glaréole isabelle jusqu'à présent non nicheuse. Peut-être un nouveau point d’ancrage pour cette espèce,
comme cela s'est déjà produit précédemment pour d’autres oiseaux migrateurs comme le Vanneau
soldat ou l'Hirondelle messagère devenus nicheurs réguliers en Nouvelle-Calédonie.